Nola Darling n’en fait qu’à sa tête : une série engagée !


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Nola Darling cheveux afro

Nola Darling : une série sous influence capillaire

Lara Saadi

Dans une perspective divertissante mais conscientisée nous vous invitons à découvrir avec Bouclette la série Nola Darling n’en fait qu’à sa tête (She’s Gotta Have It), créée par Spike Lee et disponible sur Netflix.

La série, qui comporte actuellement 2 saisons, est un reboot du film She’s Gotta Have It, réalisé par Spike Lee en 1986.  Si vous ne l’avez pas encore vu, le film est également disponible sur Netflix et on vous le recommande chaudement chez Bouclette ! 

 

Nola Darling des temps modernes

Dans la série, on retrouve une Nola Darling actualisée à 2017/2019 et interprétée par la talentueuse DeWanda Wise.

Nola apparaît comme une artiste féministe et engagée dans sa communauté, vivant dans le quartier de Fort Greene à Brooklyn. Elle s’inscrit dans un contexte urbain très contemporain, sur fond de lutte contre la gentrification des quartiers historiquement afro-américain de la ville.

Bien que la série ait, selon nous, perdu un peu de fraîcheur et de spontanéité par rapport au film original, elle vaut tout de même le détour car elle aborde plusieurs problématiques importantes et actuelles, tout en restant sur un mode léger et divertissant.

L’approche de Spike Lee avec cette série nous semble également plus politique et global avec ce nouvel ancrage contemporain, quand le film original se limitait plus à la question de la sexualité. En effet, le format de la série permet d’aborder plus facilement de nombreuses thématiques. De plus, elle nous permet de nous immerger dans le New York contemporain, séduisant et bouillonnant bien que gentrifié.

Il y aurait donc beaucoup à dire sur les diverses questions abordées dans cette série mais, vous le savez, chez Bouclette on aime parler des cheveux ! On vous propose donc, sans spoiler, d’envisager la série sous un angle « capillaire »…

Nola et ses amies sur fond de lutte identitaire des femmes afro-américaines

Le personnage principal Nola arbore tout au long des 2 saisons plusieurs types de coiffures sublimant ses cheveux afro. Les changements capillaires semblent comme souvent accompagner des changements de vie.

Le personnage de Shemekka (Chyna Layne), l’amie de Nola, a particulièrement attiré notre attention. En effet, la jeune femme illustre un archétype récurrent de la femme afro-américaine et latino. Bien que les deux femmes soient amies, Shemekka apparaît comme l’exact opposé de Nola : elle se défrise les cheveux et cultive toutes sortes de complexes par rapport à son corps. Des complexes si forts qu’ils l’amèneront à prendre des risques pour sa santé. 

Tout au long de la saison 1, Nola peint le portrait de son amie en sous-vêtements, sans peindre ses cheveux qui restent inachevés. Elle ne semble pas se résoudre à peindre ses cheveux défrisés. Nola souhaite peindre le vrai et semble s’inscrire dans une démarche naturaliste et de recherche de vérité. Elle veut rendre hommage, par son œuvre, à la femme noire et à sa beauté.

La juxtaposition des deux personnages féminins dans la série est vraiment intéressante pour essayer de comprendre la lutte identitaire à laquelle font face les femmes afro-descendantes dans cette société étasunienne qui est très contrastée et subit tous types d’influences. 

Cheveux afro et quête spirituelle 

Le cheveu afro apparaît comme central dans la définition identitaire afro-américaine. Il semble doté d’une symbolique puissante : celle de la reconnexion aux racines originelles. Toute la série est traversée par un questionnement spirituel, notamment dans la rencontre de Nola avec le personnage de Lourdes dite Lulu (Santana Caress Benitez), la sœur de Mars (Anthony Ramos), un des amants de Nola.

Lulu, qui est portoricaine, pratique une forme de Santeria, une pratique religieuse empreinte de l’héritage de plusieurs cultures, notamment africaines et caribéennes. L’être à l’état brut semble y être valorisé et Lulu incarne ces valeurs, avec ses cheveux afro naturels souvent lâchés ou parfois remontés d’un simple foulard.

Le cheveu prend donc une dimension spirituelle qui s’inscrit dans une mouvance forte chez la communauté afro et cela tout particulièrement aux Etats-Unis, le contexte du film. Les chansons récentes « Don’t Touch My Hair » de Solange ou encore « Mine » de Princess Nokia témoignent également, comme la série, de cette ambiance et de cette réflexion actuelle. 

Nola Darling n’en fait qu’à sa tête est donc le prétexte pour nous immerger dans cette ambiance New-Yorkaise aux influences métisses, en suivant les péripéties amoureuses de l’héroïne et sa réflexion artistique et sociétale. Cette série s’inscrit franchement dans des problématiques contemporaines, avec un regard inclusif, tout en restant terriblement divertissante.

Lara Saadi- Etudiante en études cinématographiques

 

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